Séminaire international "Sécurité routière dans les pays aux revenus faibles à moyens"
18-20 mai 2021, Tunis (Tunisie)
Le séminaire international sur la sécurité routière dans les pays aux revenus faibles à moyens s'est tenu en Tunisie du 18 au 20 mai 2021.
Ce séminaire était organisé conjointement par PIARC à travers son Comité technique 3.1 "Sécurité routière", l'Association Tunisienne des Routes (ATR), le Ministère Tunisien de l’Équipement, de l’Habitat et de l’Infrastructure (MEHI) et le Ministère de l’Intérieur tunisien à travers son observatoire national de la sécurité routière (ONSR).
Documents préparatoires du séminaire
Actes du séminaire
Résumé et conclusions du séminaire
Le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS 2018) indique que le nombre de morts sur les routes continue à augmenter, il a atteint en moyenne 1,35 million par an. Le Rapport de situation OMS sur la sécurité routière dans le monde en 2018 souligne que les accidents de la route sont désormais la principale cause de mortalité chez les enfants et les jeunes de 5 à 29 ans.
Par ailleurs, le risque de décès dans un accident de la route reste trois fois plus élevé dans les pays à faible à moyen revenu par rapport à ceux à haut revenu. Les taux sont les plus élevés en Afrique (26,6 pour 100 000 habitants) et les plus faibles en Europe (9,3 pour 100 000 habitants). Il y a une tendance à la hausse du nombre de victimes d’accidents de la route et blessures, causant des souffrances humaines, du chagrin et des pertes, et retardant la croissance économique des PRFI.
État de lieux de la sécurité routière en Tunisie
La Tunisie fait partie des pays enregistrant l’un des plus hauts taux de mortalité dans la région avec un taux actuel de 24,4 pour 100 000 habitants. L’OMS a réalisé en 2016 une analyse des accidents de la circulation en Tunisie et a montré qu´environ 50 % des décès dans les accidents de la circulation sont des usagers vulnérables (piétons, cyclistes et 2 roues). De plus les piétons tués dans les accidents de la route représentent environ 25 % de cette population.
Suite à la création de l’Association Tunisienne des Routes - Comité National PIARC, des experts tunisiens ont été désignés membres des comités techniques de PIARC. Dans ce contexte, deux membres tunisiens sont actuellement actifs dans le Comité technique TC3.1 Sécurité routière. Depuis leur nomination, ces experts s’impliquent dans les travaux du comité pour la définition de solutions spéciales ; stratégiques, tactiques et opérationnelles et la proposition de contremesures effectives pour les pays aux revenus faibles à moyens (PRFM), deux axes de travail fondamentaux pour les groupes de travail de PIARC pour ces pays qui concentrent 90% des accidents graves et mortels à l’échelle mondiale.
Organisation du seminaire international securite routiere en Tunisie
Les photos des vingt-quatre conférenciers du séminaire international de la sécurité routière
Consciente de la nécessité de l’appui international dans l’amélioration de la sécurité des routes, l’ATR a sollicité et a eu l’accord de PIARC pour organiser un séminaire international sur la sécurité routière en Tunisie. Le pays a ainsi été l’hôte du premier séminaire international organisé en ligne par PIARC entre le 18 et le 20 mai 2021 eu égard à la pandémie. Ce séminaire intitulé « la sécurité routière dans les pays à faible à moyen revenu PRFM : solutions et contremesures » a été organisé conjointement par PIARC à travers son Comité technique 3.1
Sécurité routière, l’Association Tunisienne des Routes ATR, le Ministère Tunisien de l’Équipement, de l’Habitat et de l’Infrastructure (MEHI) et le Ministère de l’Intérieur tunisien à travers son observatoire national de la sécurité routière ONSR. Le séminaire s’est déroulé durant la sixième semaine internationale de la sécurité routière des nations unies.
Le séminaire s’est déroulé sur six sessions pendant trois jours et a porté sur les stratégies, les solutions spéciales, les contremesures, les audits, les guides techniques et les manuels, la recherche, la formation, etc. Vingt-trois présentations ont permis de mettre l’accent sur des approches et des outils performants pour la réduction du risque d’accidents dans les PRFM.
Durant cette rencontre virtuelle, 94 pays de 4 continents étaient présents avec une présence notable des pays arabes, africains, d’Amérique latine et de l’Asie. Ce fût une occasion d’échange d’expériences, de savoir-faire et le tissage d’un réseau professionnel dans le domaine de la sécurité routière.
Plus particulièrement, les présentations sur les objectifs fixés par les Nations Unies pour la deuxième décennie d’actions en sécurité routière et les approches « vision-zero » et « safe-system » ont créé une grande synergie entre les exposés.
Les autres présentations ont porté sur les bonnes pratiques, les solutions spéciales, les règles de l’art en matière d’audit, les outils les plus récents et les études de cas pertinents.
Ces sujets ont été largement discutés et ont même été considérés comme de nouvelles techniques nécessitant un appui institutionnel et législatif pour leur application dans les PRFM.
Ce séminaire a été l’occasion de présenter le manuel en ligne de la sécurité routière de PIARC aux 600 participants ainsi que le manuel et les checklists d’audit tout comme d’autres outils élaborés par les banques de développement et les instituts de recherche. C’était aussi une opportunité pour exposer des nouvelles méthodes d’évaluation des routes par étoiles et qui sont de plus en plus utilisées à l’échelle mondiale.
Les recommandations et les pistes d’actions retenues
Suite à cet évènement, les autorités locales chargées du dossier de la sécurité routière ont engagé de nouvelles réflexions, des discussions et des analyses du contexte actuel et espèrent commencer rapidement la concrétisation des idées discutées avec l’appui des partenaires locaux et internationaux. Ce séminaire a permis de conclure que les approches fragmentées sont inefficaces face au fléau des accidents et sans une homogénéisation préalable des efforts, aucune action ne peut être efficace. Ces approches devront être entreprises transversalement entre les différents partenaires et devront être mutuellement exclusives et collectivement exhaustives.
Plus particulièrement, les professionnels de la route, soucieux de l’importance de leurs rôles d’offrir des routes et des voies sûres, des vitesses sûres et un environnement qui pardonne la faute humaine, ont été très attentifs et très impliqués dans cet évènement. Ils seraient accompagnés pour utiliser des méthodes innovatrices d’évaluation de l’état du réseau routier national vis-à-vis de la sécurité routière et proposer des plans d’actions moyens et longs termes pour la réduction de la sévérité de certaines configurations accidentogènes. Ceci mettra en œuvre les approches proactives discutées durant le séminaire déployant les modèles les plus récents en matière de prédiction, de traitement et de mise en œuvre des contremesures efficaces tant sur les plateformes routières que sur leurs abords immédiats.
Le séminaire a permis la mise en relief des standards, des normes et des directives internationales et permettra de poursuivre la réflexion sur certains concepts clés notamment en matière d’inspection des réseaux routiers, des investigations des bases de données d’accidentologie et l’orientation des budgets par objectifs optimisés. Les budgets sont généralement outrepassés par beaucoup d’autres prérogatives dans les PRFM et une réflexion globale et réajustements est nécessaire pour prendre en compte la sécurité routière en tant qu’une perte économique quantifiable nécessitant des investissements plus que rentables.
Ce séminaire a permis à des participants de différents profils : concepteurs, auditeurs, chercheurs et étudiants de profiter d’une manière efficace des nouvelles technologies et des approches récentes en sécurité routière.