Résumé de l'atelier

L'atelier technique international sur les tunnels a rassemblé environ 140 participants de la communauté technique des tunnels, dont 33 membres du Comité technique international 4.4 "Tunnels" de PIARC.

Le thème de l'atelier "Améliorer la durabilité des tunnels routiers par les interventions au cours de leur cycle de vie" regroupait de nombreuses problématiques d'actualité pertinentes pour la communauté internationale des tunnels, le TC 4.4 et les besoins de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Les sujets ont couvert l'exploitation, la maintenance et l'entretien des tunnels ainsi que la sécurité des tunnels. L'objectif général était l'échange de bonnes pratiques et la découverte des retours d'expérience et des défis dans d'autres pays.

L'atelier a été ouvert par le discours traditionnel australien "Welcome to Country" prononcé par l'Aboriginal Land Council, suivi des discours de bienvenue de Mark Smith (TfNSW), Geoff Allan (Austroads), Ingo Kaundinya (Institut fédéral allemand de recherche sur les routes (BASt), président du TC 4.4 de PIARC) et Rahul Gupta (Secrétariat général de PIARC). Dans la présentation liminaire, Arnold Dix (président de l'Association internationale des tunnels et des espaces souterrains (ITA)) a présenté le point de vue de l'ITA sur la thématique "Pourquoi les améliorations de la durabilité des tunnels existants sont essentielles pour l'avenir des tunnels de transport".

La table ronde "Défis et opportunités dans l'exploitation des tunnels", animée par Tanya Harding (Transurban) et faisant intervenir des représentants de l’exploitation des routes d’Australie (Michael Kost, Transurban), des fournisseurs de services de maintenance et entretien (Portia Pitt, Ventia) et des experts en sécurité (Craig Hiscock) a jeté les bases de l'atelier en mettant en lumière la situation spécifique de l'industrie australienne des tunnels. Cette discussion a été très intéressante pour les experts internationaux des tunnels et a permis de préciser et comprendre les points clés qui représentent un défi au secteur australien des infrastructures de tunnels par opposition aux nouvelles technologies qui peuvent maximiser l'efficacité de l'exploitation lorsque les budgets sont limités. Ces contributions des spécialistes du pays d'accueil ont été extrêmement éclairantes pour les sessions suivantes de l’atelier.

Dans la présentation suivante, Bernhard Kohl (Groupe ILF) et Conrad Stacey (Stacy Agnew) ont expliqué la mise à jour du "modèle d'évaluation quantitative des risques pour les marchandises dangereuses" DGQRAM qui a été réalisée afin de le rendre applicable en Australie. Le logiciel DGQRAM de PIARC est un outil de pointe qui peut être utilisé pour comparer les risques liés aux marchandises dangereuses dans les tunnels routiers à ceux des itinéraires alternatifs sans tunnel. Une session de formation à DGQRAM est prévue à Brisbane (Australie) au début de l'année prochaine, si les experts australiens des tunnels manifestent un intérêt suffisant.

Lors de la session suivante sur l'exploitation des tunnels, des présentations ont été réalisées sur des questions importantes concernant l'exploitation durable des tunnels (Eric Premat, CETU et Andrew Eckersley, Transurban), la sécurité des tunnels et la réponse aux incidents (Kaan Kaptan, Eurasia Tunnel), la surveillance et l’efficacité de l'exploitation des tunnels (René List, ASFINAG) ainsi que le positionnement par signal GNSS étendu dans les structures souterraines (Suben Subenthiran, TfNSW).

Lors de la session de l'après-midi consacrée à l'entretien des tunnels, les présentations ont porté sur les technologies de surveillance intelligente pour une exploitation sûre des tunnels (Yao Rong, Jiangxi Communications Investment Maintenance Technology Group Co), les systèmes innovants d'inspection des tunnels (Chuljin Hwang, Korea Expressway Corp.) et l'analyse des risques stratégiques pour les tunnels australiens (Catherine Kemsley & Anthony Curry, Ventia).

La deuxième table ronde, animée par Arnold Dix (président d’ITA), a abordé le thème "Pourquoi devrions-nous adopter les bonnes pratiques, pourquoi pas des pratiques appropriées ?". Les intervenants étaient Tiago Massingue (Sanral, Secrétaire anglophone du TC 4.4 de PIARC), Hélène Mongeot (CETU, Secrétaire francophone du TC 4.4 de PIARC), Rahul Gupta (Ministère indien des transports routiers et autoroutes), Tyler Weldon (Ministère des transports du Colorado) et Terry McGavin (Agence des transports Waka Kotahi de Nouvelle-Zélande). L'échange de points de vue sur le thème des bonnes pratiques par opposition aux pratiques appropriées pour l'exploitation, l'entretien et la rénovation des tunnels a montré les différentes philosophies et expériences dans le monde, ce qui a donné aux délégués un bon aperçu des approches existantes qui ont bien fonctionné dans les pays respectifs.

La dernière session, consacrée à la réalisation des projets, a consisté en des présentations sur le projet complexe de méga-tunnel urbain Westconnex avec plus de 30 km de tunnels (Phil Clark, TfNSW), la réutilisation d'un ancien tunnel ferroviaire pour le transport public par bus (Frédéric Waymel, Egis) et des exemples de projets de tunnels brésiliens, qui sont durables en se concentrant sur les éléments clés nécessaires à la construction et à l'exploitation (Ricardo Miranda, Enrpodes Consulting Ltd). L'atelier s'est terminé par des remarques finales, quelques conclusions techniques et un grand remerciement aux organisateurs de l'atelier adressé par Ingo Kaundinya (président du TC 4.4 de PIARC). Il a également invité les experts australiens et néo-zélandais des tunnels à poursuivre leur coopération avec le comité Tunnels de PIARC et à rejoindre le TC ou l'un des groupes de travail.

Conclusions techniques de l'atelier

L'une des principales conclusions de l'atelier est que les bonnes pratiques sont parfois très différentes d'un pays à l'autre, mais qu'elles sont adaptées à chaque pays et à chaque cas d'application. Le concept de bonnes pratiques internationales doit s’aligner sur les choix techniques appropriés, l'innovation, la disponibilité des fonds et les contraintes budgétaires. Les pays disposant d'un réseau de tunnels étendu sont constamment confrontés à la question de savoir comment intégrer au mieux toutes les exigences technologiques modernes dans les longs tunnels existants actuellement en service. La durabilité pourrait être améliorée dans l'exploitation des tunnels routiers par les moyens suivants :

• réduire la consommation d'énergie des systèmes d'éclairage (par exemple avec des LED) et mettre en oeuvre de systèmes intelligents de contrôle de l'éclairage,
• harmoniser le flux de circulation et prévenir les accidents grâce à des technologies innovantes telles que le guidage lumineux de vitesse "pacemaker light",
• recourir à des mesures de gestion rapide en cas d'incident afin de rétablir rapidement le fonctionnement normal après une perturbation,
• utiliser des outils d'inspection et d'entretien automatiques, y compris les technologies d'intelligence artificielle,
• utiliser l'analyse des risques comme un outil important pour choisir des mesures de sécurité durables pour les tunnels existants,
• utiliser une "approche de prise en compte du cycle de vie" dès la conception pour permettre une exploitation et une maintenance optimales,
• ne mettre en oeuvre que les installations clés nécessaires à la sécurité et à l'exploitation, et non pas tout ce qu'il est "agréable d'avoir",
• utiliser les tunnels existants aussi longtemps que possible (dans le meilleur des cas, "pour toujours").