Séminaire international "Concepts innovants d'exploitation routière pour une mobilité sûre et durable"
11-13 mai 2023, Rabat (Maroc)
Le séminaire international, tenu au Centre d’Accueil et de Conférences (CAC), a été coorganisé par le comité technique 2.4 "Exploitation du réseau routier / Systèmes de transport intelligents" de PIARC, l’Association Marocaine Permanente des Congrès de la Route (AMPCR) et le Ministère de l’Équipement et de l’Eau sous le thème "Concepts innovants d’exploitation routière, pour une mobilité sûre et durable".
Documents préparatoires du séminaire
Rapport du séminaire
Contexte et objectifs du séminaire
Contexte
Le réseau routier au Maroc constitue le premier vecteur de la mobilité des personnes et des marchandises avec une part de marché de plus de 90% pour le transport de personnes et 75% pour le transport de marchandises. Le transport routier contribue à hauteur de 6% du PIB et emploie 10% de la main d’œuvre urbaine.
Aussi, le patrimoine routier marocain s’évalue à plus de 59 100 kilomètres de routes classées, dont la valeur est estimée à quelques 245 milliards de Dirhams marocain. Le ministère de l’Équipement et de l’Eau continue tout de même à déployer des efforts soutenus pour le développement du réseau routier marocain, en réponse au développement économique et social de notre pays sous la conduite éclairée de sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Face à l’accroissement soutenu des besoins en mobilité des personnes et des marchandises et dans un contexte global profondément marqué par la décarbonation des transports, l’approche infrastructurelle de la mobilité s’est progressivement estompée au profit d’une approche systémique et intégrée de la mobilité.
Grâce aux technologies d’information et de communication (TIC), de la Big Data et de l’Internet des Objets, la mobilité des personnes et des biens n’est plus considérée sous sa dimension infrastructurelle mais appréhendée comme un service intégré d’où l’affleurement du concept de Mobilité servicielle, connue plus communément sous le nom « Mobility-as-a-Service» (MaaS).
En effet, afin d’assurer un niveau de service acceptable aux usagers, il ne pourrait être envisageable de répondre systématiquement à l’accroissement de la demande par un élargissement des infrastructures existantes ou par la construction de nouvelles infrastructures et ce pour les raisons suivantes :
- La construction de nouvelles infrastructures routières est budgétivore. Dans un contexte de rareté des ressources financières, les nouvelles constructions constituent le choix de dernier recours et doivent être justifiées sur le plan socio-économique et environnemental ;
- La construction de nouvelles infrastructures routières induit plusieurs externalités négatives liées à : la sécurité routière, les nuisances sonores, les émissions de GES, la détérioration de la qualité de vie notamment en milieu urbain, etc.
Ainsi, l’exploitation routière innovante se présente comme une alternative intéressante à la construction de nouvelles infrastructures. L’exploitation routière innovante intègre :
- L’action sur l’infrastructure existante pour améliorer sa capacité (Par exemple, l’ouverture de certaines parties de la route à la circulation temporaires, permanente ou exceptionnelle dans certaines conditions d’écoulement du trafic ;
- La régulation de la demande au moyen de dispositifs permettant d’influencer les habitudes et les comportements des usagers de la route.
Conscient de ces enjeux, le Ministère de l’Équipement et de l’Eau a lancé en 2014, l’étude du Schéma Directeur de la Mobilité Nationale, qui constitue une réflexion pionnière sur le plan national sur le potentiel d’intermodalité entre les différents modes. Elle a pour but de définir les créneaux de pertinence de chaque mode et d’améliorer l’efficacité globale et la durabilité du système de transport. La priorité accordée par notre pays à la mobilité durable a été, récemment, réaffirmée par le Nouveau Modèle de Développement, qui l’a identifié comme secteur à fort potentiel à l’échelle national.
Dans le cadre de la coopération permanente entre l’Association Marocaine Permanente des Conférences de la Route et PIARC (Association mondiale de la Route), ce séminaire s’est inscrit dans la lignée d’une longue série de conférences et séminaires de dimension internationale et régionale autour des problématiques d’exploitation, de financement et de développement des technologies dans le domaine de la construction et l’entretien des routes, en l’occurrence :
- La XIXe édition du Congrès mondial de la Route qui s’est tenu en septembre 1991, le Maroc étant le premier pays africain à accueillir cet évènement ;
- Un séminaire sur l’entretien des routes rurales à Rabat, en avril 2006 ;
- Un séminaire sur le financement des infrastructures routières à Rabat, en avril 2009 ;
- Un séminaire sur les terrassements et les chaussées en milieux arides et semi-arides à Rabat, en juin 2014 ;
- Un atelier sur les politiques et les programmes de gestion de la sécurité routière à Marrakech, en avril 2017.
Objectifs
Ce séminaire a pour objectifs :
- De situer l’état de connaissance ainsi que les pratiques nationales en matière d’exploitation routière par rapport aux pratiques et états de connaissance internationaux ;
- D’explorer l’apport potentiel de l’innovation dans l’amélioration des stratégies d’exploitation routière notamment en ce qui concerne les problématiques de sécurité, de résilience et de durabilité ;
- De promouvoir le partage d’expérience à la fois à l’échelle nationale et internationale en matière d’exploitation routière ;
- De profiter du retour d’expérience des différents pays et institutions représentées et de revoir les politiques nationales en matière d’exploitation routière par conséquence ;
- De susciter le débat autour de l’avenir de la mobilité d’une manière générale et de la mobilité routière d’une manière particulière et de discuter les défis et opportunités auxquels les exploitants routiers seraient confrontés ;
- De nouer de nouveaux partenariats en vue de relever les défis de l’exploitation routière à l’échelle internationale.
Résumé des sessions
Séance d'ouverture
La séance d'ouverture a été orchestrée par M. Nabil BENAZZOUZ, président de la FMCI et Directeur Général d’IDAFA.
Le coup d’envoi du séminaire a été donné par M. le Ministre de l’Équipement et de l’Eau, M. Nizar BARAKA, représenté par M. Mustapha FARES, secrétaire général du Ministère de l’Équipement et de l’Eau.
Le discours d’ouverture de M. Le Ministre a mis à l’honneur les efforts déployés par le Maroc au cours des vingt dernières années sous la direction avisée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour renforcer son positionnement à l’échelle internationale grâce aux réalisations en matière de routes et de ports.
Néanmoins, dans un contexte de crises et de mutations structurelles, le Discours de M. Le Ministre a souligné l’importance de :
- La sécurisation des besoins de souveraineté dans ses différentes mesures et ce à travers la valorisation des qualifications territoriales régionales. Cela nécessite l’implication des régions dans la fourniture des infrastructures visant à atteindre les objectifs de souveraineté nationale dont particulièrement les routes et les services de mobilité.
- La promotion et le renforcement de l’unité nationale en assurant l’équité sociale et territoriale et en fournissant un niveau d’équipement en infrastructures raisonnable, notamment en ce qui concerne les infrastructures routières. L’objectif étant de sécuriser l’accès des citoyens aux équipements éducatifs, sanitaires et économiques (zones touristiques et marchés hebdomadaires) et de faire en sorte que les Marocains bénéficient des richesses économiques des territoires.
En outre, le discours de M. Le Ministre a rappelé les principales réalisations du Ministère de l’Equipement et de l’Eau en matière de traitement des points noirs de circulation, de renforcement, revêtement et élargissement des routes, de réhabilitation des ouvrages d’art et de rétablissement définitif des zones inondées.
À la suite du discours d’ouverture de M. Le Ministre, Mme Valentina GALASSO, présidente du CT 2.4. de PIARC a présenté le Plan stratégique de développement 2020 – 2023 du comité technique 2.4.
En guise de clôture de cette séance d'ouverture, M. Nazir ALI, Président du PIARC a rappelé l’importance capitale de l’exploitation routière, notamment dans le contexte africain et sa contribution substantielle à l’efficacité, la durabilité et la sécurité des systèmes de transport.
Le séminaire était divisé en six sessions.
Session 1 : Exemples d’exploitation routière et Systèmes innovants STI au Maroc et dans le monde
4 exemples intéressants d’exploitation routière et systèmes innovants STI ont été présentés au cours de cette session, en l’occurrence :
- L’expérience marocaine matière d’implémentation des ITS a été présentée selon deux angles d’approche :
- L’approche urbaine au travers de l’expérience de Rabat Région Mobilité en matière de mise en œuvre du tramway au niveau de la conurbation Rabat-Salé-Témara : En effet, le tramway constitue un système intégré conjuguant à la fois durabilité et innovation. En effet, le tramway de Rabat – Salé économise environ 4000 tep d’énergie par an et réduit les émissions de CO2 de 16.000 tonnes par an.
Il contribue sensiblement à l’amélioration de la qualité de vie et des espaces du centre-ville en limitant l’emprise et les nuisances (bruit, pollution, insécurité, etc.).
En outre, il contribue sensiblement à l’amélioration du paysage urbain par l’opportunité de rénovation urbaine et de requalification de façades à façades des quartiers traversés. Par ailleurs, afin de pouvoir offrir un niveau de service satisfaisant aux usagers, le système de tramway de Rabat -Salé est équipé de systèmes de priorité absolue aux carrefours, de système d’aide à l’exploitation et à l’information voyageurs et de systèmes billettiques à la pointe de la technologie. - L’approche interurbaine au travers de l’expérience d’ADM en matière d’extension du système fermé de péage et déploiement massif du système de télépéage. Cela contribue à la simplification du système d’exploitation du réseau, à l’amélioration du niveau de service offert aux usagers et à la réduction des charges d’exploitation œuvrant ainsi à l’efficacité et à la durabilité du système global.
- Le « Floating Car Data » ou véhicule traceur en tant que dispositif complémentaire, voir alternatif des modes traditionnels de recueil des données de trafic (Boucles électromagnétiques). Le retour d’expérience du Ministère de la Transition Ecologique et de la Cohésion des Territoires lui confère un bon nombre d’avantages, à savoir :
- Facilité de mise en œuvre ;
- Absence de maintenance et d’entretien des équipements ;
- Coût raisonnable (env. 100 €/km/an pour des données temps réel) ;
- Technologie réactive aux changements d’état du trafic ;
- Achat ponctuel possible pour un besoin précis (ex : problématiques saisonnières).
Elle présente toutefois, certains inconvénients, à savoir : - Absence de connaissance du débit et du taux d’occupation ;
- Difficultés pour connaitre la répartition du trafic entre véhicules et poids-lourds ;
- Indisponibilité des données par voie de circulation ;
- Dépendance auprès d’un prestataire.
Ainsi, il est recommandé de mixer entre FCD et recueil traditionnel des données de trafic moyennant les boucles électromagnétiques.
- L’expérience du Ministère de l’Equipement et de l’Habitat en Tunisie nous renseigne sur deux cas d’applications de l’innovation à l’exploitation routière, en l’occurrence :
- L’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’inventaire de toutes les composantes de la route, détermination de l’état de la chaussée et dépouillement des enregistrements vidéo sur la route ;
- Le pesage dynamique des véhicules et exploitation des données de pesage en temps réel.
Session 2 : Exploitation du réseau routier et la résilience des infrastructures
Le changement climatique impose de nombreux défis en matière de résilience des infrastructures, laquelle résilience conditionne son exploitation.
Cette deuxième session a été l’occasion de partager :
- Le retour d’expérience et les perspectives d’avenir de la Direction des travaux et de l’exploitation routière au Maroc pour faire face aux problématiques de viabilité hivernale et d’ensablement afin de garantir un niveau de sécurité et de service satisfaisant aux usagers.
- Le retour d’expérience du NTRO en matière d’évaluation de la résilience des infrastructures : En effet, dans le cadre du Western Australian Road Research Innovation Program (WARRIP) project on vulnerability assessment, deux approches d’évaluation ont été mises au point :
- Une méthode d’évaluation des risques fondée sur des indicateurs basée sur la corrélation de la vulnérabilité à un certain nombre de facteurs clés ;
- Une méthode d’évaluation des risques dite « Approche des parties prenantes » basée sur leur expérience locale.
Pour les deux méthodes d’évaluation en question, un système de scoring à 5 niveaux est défini : vulnérabilité négligeable, faible, moyenne, élevée et extrême. - Les actions engagées d’ADM pour faire face à l’érosion linéaire, hydrique et en masse des infrastructures autoroutières en particulier :
- Le système de management des risques permettant de cartographier le risque de vulnérabilité des infrastructures face à l’érosion hydrique ;
- Les techniques de Génie biologique pour la fixation des sols développées dans le cadre d’un important partenariat avec l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA).
Session 3 : Rôle des données dans une exploitation routière sûre et durable
Cette 3e session avait pour objectif de mettre en avant l’importance d’une donnée fiable et réactive à la fois pour l’usager et l’exploitation et sa contribution à l’amélioration de la durabilité et de la sécurité du réseau routier.
Dans ce cadre, les expériences partagées concernent à la fois les processus de collecte et de traitement des données, en l’occurrence :
- L’expérience de la NARSA en matière de monitoring de la sécurité routière au travers de l’Observatoire Nationale de la Sécurité Routière servant d’outil d’Aide à la Décision dirigé par les données. L’ONSR en tant que dispositif actif de collecte et de traitement des données d’accidents en milieu interurbain permet l’élaboration d’une cartographie des sections de routes à haut risque ainsi qu’un référentiel scientifique du comportement, constituant ainsi la base du Plan national de contrôle.
- La collecte de données par drone permettant de construire des modèles 3D géoréférencés multicouches : Trafic, infrastructure, bâti, végétation, etc. Ces modèles contribuent à une meilleure compréhension des comportements des usagers de la route les plus vulnérables (Cyclistes et piétons) et leur interaction avec les véhicules connectés.
- L’utilisation de l’intelligence artificielle pour le comptage et la classification des véhicules ainsi que les systèmes de pesage dynamique des véhicules (WIM).
- L’application du machine Learning à la prédiction des données de trafic au Maroc. Cela consiste en l’apprentissage à partir des données historiques, appelées données d’entraînement pour générer un modèle permettant entre autres de faire des prédictions à partir de nouvelles données qui lui sont inconnues, appelées données de test. Le machine Learning appliqué au domaine de la mobilité a de nombreuses applications entre autres : L’optimisation des réseaux de transport en commun, la gestion de la congestion et la prédiction des temps de trajet, la détection des anomalies des véhicules/comportements dangereux et évaluation de la qualité des infrastructures.
Session 4 : Le rôle des opérateurs routiers pour le développement du MaaS
La mobilité servicielle dite encore Mobility As-a-Service « MaaS » consiste à approcher la mobilité non seulement sous sa dimension infrastructurelle mais en tant que service rendu à l’usager. Dans ce cadre ont été présentées :
- La solution SILA développée par Geomatic dans le cadre de la coupe du monde du Qatar pour le compte du Ministère du transport et de la communication au Qatar. Cette solution se veut globale à travers l’intégration de différentes fonctionnalités : Calcul d’itinéraire, localisation et localisation des points d’intérêt, planification de trajet, intégration tarifaire pour un voyage multimodal, etc.
- La solution MaaS développée dans le cadre du Solent Transport Partnership comprenant 4 autorités locales, soient les villes de Hampshire, Portsmouth, Southampton et The Isle of Wight C. La solution MaaS ainsi développée se veut facile et attractive tout en garantissant un accès équitable aux services de transport.
- 3 projets MaaS dans la Région Métropolitaine de Montréal, à savoir : CONCERTO, Plateforme CHRONO et SAMI. M. Yan St-Yves, représentant du ministère des Transports et de la mobilité durable au Québec a également souligné, le rôle primordial que les exploitants routiers sont appelés à jouer pour l’implémentation des systèmes MaaS, particulièrement :
- Répondre aux besoins des citoyens ;
- Rendre attrayante la mobilité intégrée ;
- Favoriser l’existence d’un écosystème évolutif et ouvert de mobilité intégrée ;
- Stimuler l’adhésion des opérateurs privés et publics ;
- Mettre en place la gouvernance des données. - Le Schéma Directeur de La Mobilité Nationale au Maroc à l’horizon 2030 en tant que réflexion stratégique pionnière à l’échelle nationale en faveur de l’intégration des différents modes de transport, engagée par le Ministère de l’Equipement et de l’Eau depuis 2014.
Session 5 : Offrir des routes plus sûres et plus durables grâce à des infrastructures intelligentes
Cette 5e session du séminaire a permis de mettre en lumière le rôle de l’innovation dans le développement de systèmes de transport sûrs et durables. Cette innovation est non seulement technologique mais également stratégique, organisationnelle et financière.
L’intérêt de l’innovation dans le domaine de la mobilité d’une manière générale et de l’exploitation routière d’une manière particulière a été amplement rappelé par Mme Mounia SKALLI, Spécialiste marocaine en Mobilité.
Par ailleurs, M. Kirkevold, responsable de programme au sein de l’Administration norvégienne des routes publiques a mis en avant que le rôle de l’exploitant routier ne consiste pas forcément à promouvoir les modes motorisés de déplacements (notamment les modes individuels). En effet, l’exploitant routier est également appelé à promouvoir les modes actifs et la micromobilité, car permettant de profiter pleinement des réserves de capacité offertes par ces modes et ainsi décongestionner les routes.
Enfin, cette session fut également l’occasion de présenter la 5e génération des routes, à savoir les routes électriques (Technologie Wattway). Cette technologie consiste à couvrir les routes de modules composites encapsulant des cellules photovoltaïques. Cette technologie ne nécessite pas reconstruire la route et permet du plein potentiel des routes.
Session 6 : Le rôle des BIG Data pour l’amélioration de l’exploitation du réseau routier et la mobilité des usagers
Big Data, intelligence artificielle et Machine learning sont aussi de concepts de plus en plus associés à l’exploitation routière.
Au cours de cette session, qui s’inscrit dans la continuité de la session N°2 - Exploitation du réseau routier et la résilience des infrastructures, ont été présentées diverses applications intéressantes de la Big Data à l’exploitation routière, à savoir :
- L’utilisation de Big Data dans l’élaboration de modèles IA pour la classification des véhicules et la reconstitution des parcours ;
- Le recours à l’intelligence artificielle pour le traitement d’enregistrement vidéo pour des fin de comptages routiers en milieu urbain et interurbain ;
- La contribution au développement de la technologie relative aux véhicules autonomes et des systèmes de transport intelligents.
Déroulement du séminaire
Le séminaire a connu la participation d’éminents intervenants nationaux représentant diverses institutions et organismes nationaux ainsi que celle d’experts internationaux des cinq continents à savoir :
- L ’Afrique : la Tunisie et l’Afrique du Sud ;
- L ’Europe : la France, le Royaume-Uni, la Norvège, l’Italie et l’Allemagne ;
- L ’Amérique : les Etats Unis et le Canada ;
- L ’Asie : la Corée du Sud ;
- L ’Océanie : l’Australie.
À l’échelle nationale, divers acteurs publics et privés ont été représentés, en particulier : Le Ministère de l’Équipement et de l’Eau, Autoroutes du Maroc, Rabat Région Mobilité, entreprises, bureaux d’étude, laboratoires, etc.
Programme du Séminaire international - 11-13 mai 2023 Concepts innovants d'exploitation routière pour une mobilité sûre et durable |
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Jour 1 - 11 mai
Séance d'ouverture |
Une séance d'ouverture présidée par M. Le Ministre de l’Équipement et
de l’Eau, Président d’honneur de l’Association Marocaine des Congrès
de la Route (AMPCR), représenté par M. Mustapha FARES, Secrétaire
général du Ministère de l’Équipement et de l’Eau.
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M. Nazir ALI, Président de PIARC
M. Mustapha FARES, Secrétaire général du Ministère de l’Équipement et de l’Eau
Mme Valentina GALASSO, Présidente du Comité technique 2.4
Session 1 : Exemples d’exploitation routière et Systèmes innovants STI au Maroc et dans le monde |
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Session 2 : Exploitation du réseau routier et la résilience des infrastructures |
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Session 3 : Rôle des données dans une exploitation routière sûre et durable |
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Table ronde 1 : Les défis et opportunités des Pays à Revenu Faible et Intermédiaires
PRFI pour l’innovation dans des infrastructures sûres et durable |
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De gauche à droite : M. Mohamed ZMERLI, Mme Valentina GALASSO, Mme Kaouther MACHTA, M. Mohamed QUACHAR, M. Mohamad CHOUH
Jour 2 - 12 mai
Session 4 : Le rôle des opérateurs routiers pour le développement du MaaS |
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Session 5 : Offrir des routes plus sûres et plus durables grâce à des infrastructures intelligentes |
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Session 6 : Le rôle des BIG Data pour l’amélioration de l’exploitation du réseau routier et la mobilité des usagers |
Utilisation de Big Data dans l’élaboration de modèles IA pour la classification des véhicules et la reconstitution des parcours - M. Rachid OUAHMANE, chef de Département Digitalisation Péage et Gestion Info Trafic - ADM (Maroc) Expériences en STI aux USA (en anglais) - Galen MC GILL, ingénieur de maintenance et d’exploitation - Département des Transports de l’Oregon - Membre du CT 2.4 (États-Unis) Innovation et nouvelles technologies pour améliorer l’exploitation du réseau routier (en anglais) - Mme Daniela DE NIGRIS, responsable du Digital Mobility Lab chez ANAS & membre du CT 2.4 (Italie) La modernisation de l’infrastructure de transport basée sur l’IDO (Internet des objets). Déploiement pour gérer la demande variable et les conditions diverses de l’environnement du terrain (en anglais) - M. Mohamed EL SAADANI, directeur PE Infinidium & Traffic Technology (États-Unis) |
Table ronde 2 : Actions pour l’amélioration d’une exploitation sûre et durable du réseau routier |
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De gauche à droite : M. Mohamed EL SAADANI, M. Ahmed MOULINE, Mme Soukaina BOUJAADA, M. Arve KIRKEVOLD, M. Hicham DIOURI, M. Abdelkebir EL ALOUAOUI
Clôture |
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Jour 3 - 13 mai
2 Visites techniques |
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Conclusions et recommandations du séminaire
Les discussions engagées au cours de ce séminaire ont permis de dégager des recommandations à forte valeur ajoutée contribuant inéluctablement à façonner la politique d’exploitation routière au Maroc.
On en cite entre autres, ce qui suit :
- Le retour d’expérience des pays développés en matière de concepts innovants est riche en enseignements. Néanmoins, il est fondamental d’adapter les différentes solutions technologiques au contexte local.
- Une collecte de données réussie et fiable constitue l’une des clés de réussite majeure de l’intégration des systèmes innovants à l’exploitation routière. De nouvelles technologies ont vu le jour en la matière telles que : les Floating Car Data ou encore la collecte de données par drone.
- Les nouvelles stratégies d’exploitation routière sont centrées sur l’usager et non sur l’infrastructure, d’où l’avènement du concept de Mobility-As –A- Service (MAAS).
- Les concepts innovants offrent plusieurs opportunités pour l’amélioration de l’exploitation routière, pour une mobilité sûre et durable. L’intérêt premier de ces concepts est de fournir une information fiable en temps réel aux usagers, laquelle information permet aux usagers de faire un choix éclairé de leur mode de déplacement et de l’itinéraire à emprunter quand il s’agit du mode propre.
- Ces concepts innovants imposent toutefois certains défis sur le plan organisationnel, institutionnel, technologique et financier notamment au niveau des pays à revenu faible et intermédiaire. D’où l’intérêt d’engager des discussions multipartites pour éviter que les contraintes institutionnels et organisationnels ne soient un frein à l’innovation.
- Étant donné que les systèmes de mobilité sont en mutation permanente, les gouvernements ont un rôle fondamental à jouer notamment en matière de planification à long terme, de garantir l’interopérabilité entre les différents sous- systèmes et d’évaluer à posteriori les actions déjà engagées.
- La planification doit être basée sur des objectifs soigneusement définis et des indicateurs mesurables en vue d’évaluer les efforts déjà engagés et ceux restant à déployer.
- Le développement local de systèmes innovants ne doit pas être écarté au niveau des pays à revenu faible et intermédiaire. En effet, il a été démontré qu’à long terme, l’investissement en innovation locale est plus rentable que le choix de solutions innovantes prêtes à l’emploi. D’où l’intérêt de la promotion du rapprochement entre universités, entreprises et acteurs institutionnels.
- Le futur de la mobilité se veut sûr et durable, physiquement et digitalement, à travers la promotion de l’intermodalité entre les différents modes et la sécurisation de la collecte de données.
Groupe des participants au Séminaire international