Séances prospectives et ateliers : des approches aux thématiques variées lors du XXVIe Congrès mondial de la Route
6 au 10 octobre 2019, Abou Dhabi (Émirats Arabes Unis)
Du 6 au 10 octobre 2019, les participants ont pu assister à plus de 60 séances et ateliers et ainsi aborder une multitude de thématiques du secteur routier
Le XXVIe Congrès mondial de la Route, tenu à Abou Dhabi du 6 au 10 octobre 2019, a été l'occasion pour PIARC de tirer parti des bonnes relations avec nos partenaires d'autres organisations internationales afin d'adopter des approches complémentaires, et d'apporter une valeur ajoutée aux pays membres communs grâce aux séances prospectives et à certains ateliers.
A l’occasion du Congrès, PIARC a réuni des intervenants de la Banque mondiale, la Banque asiatique de Développement, la Banque islamique de Développement, la Banque africaine de Développement, la Banque européenne d'Investissement, la Banque interaméricaine de Développement, l'OCDE, l'Organisation internationale du Travail, le Forum international des Transports, l'IRF, l'IRU, le ERF, l'UITP, l'iRAP, ReCAP, CoST, AASHTO, l'International Association of Transportation Regulators et bien d'autres organismes.
Cette approche systématique, qui a permis de mobiliser des acteurs variés, et sa répercussion dans le programme du Congrès, ont été très appréciées par les participants et ont considérablement enrichi les débats. Ont été ainsi évoquées des sujets complémentaires aux travaux 2016-2019, comme les questions de genre dans le secteur routier, l'accessibilité pour une infrastructure routière inclusive, ou le BIM.
Des séances prospectives enrichissantes
Lors du Congrès, 13 séances prospectives se sont déroulées sur des thèmes variés : les impacts socio-économiques des véhicules autonomes, les partenariats pour la sécurité routière, la résilience des routes, la durabilité des chaussées, le financement durable, le transport de marchandises durable, l'égalité des sexes dans le secteur du transport, la mise en œuvre de technologies innovantes, le transport routier et le handicap, la mobilité connectée et autonome, le déploiement du BIM pour les routes, la transparence dans le transport et le transport de fret de longue distance.
Transport routier et handicap
Récompensée meilleure session du Congrès, la séance prospective « Transport routier et handicap » était la toute première session de l’histoire du Congrès mondial de la Route consacrée au handicap. Daniela Bas, Directrice de la Division du développement social inclusif (DISD) du Département des affaires économiques et sociales de l'ONU, a déclaré : « Construire des routes accessibles est une question de justice et de bon sens, tout en investissant dans l'avenir. L'inclusion n'est pas seulement une obligation légale, c'est aussi un impératif économique et social pour lequel nous devons travailler ensemble » et a ajouté « De nos jours, le transport est le lien vital pour accéder à l'éducation, à l'emploi, aux soins de santé et même aux engagements sociaux et communautaires ».
Au cours de la séance se sont ensuite succédés Charlotte McClain-Nhlapo, Conseillère à la Banque mondiale pour les personnes handicapées,Mary Crass, Chef des relations institutionnelles et du Sommet pour le Forum international des transports, Pan Haixiao, Professeur de planification urbaine à l'Université Tongji de Shanghai, Saeed Mohamed, Spécialiste principal mondial des transports à la Banque islamique de développement et Claire Smith, Chef de la politique d'accessibilité des transports de Transport Scotland.
L’égalité des sexes dans le secteur routier
Parmi les séances clés du Congrès, les participants ont également pu assister à la séance prospective intitulée « Le transport n’est pas neutre : accroître la mobilité des femmes et favoriser l’accès à l’emploi ». Au cours de la séance, les experts ont abordé une série de sujets qui ont mis en évidence l'importance de l'égalité des sexes et de la création d'emplois pour les hommes et les femmes. Guangzhe Chen, Directeur International et Directeur Régional en charge des transports mondiaux pour le département des infrastructures sud-asiatiques de la Banque mondiale, a souligné l’importance de cet aspect : "Obtenir le maximum de gains sociaux et économiques nécessite l'expertise et les connaissances des hommes et des femmes. C'est une question que nous prenons au sérieux et nous voulons nous concentrer sur la réduction de l'écart entre les sexes à l'avenir. Le Groupe de la Banque mondiale a reconnu que c’était l’une des stratégies clés pour faire la différence dans le secteur."
Mobilité autonome et solutions innovantes
L'impact des dernières innovations technologiques sur l'industrie de la route et des transportsa été au cœur des discussions à Abou Dhabi. La troisième journée du Congrès a vu se dérouler deux séances prospectives sur le sujet : « Mise en œuvre des technologies innovantes : rôle des secteurs privé et public » et « Mobilité connectée et autonome : Nos réseaux routiers sont-ils prêts ? ». Lors de la première séance, Susanna Zammataro, Directrice générale de la Fédération routière internationale, a abordé la question de l'utilisation des véhicules automatisés sur les routes. Elle a suggéré que les autorités réfléchissent à la construction de routes disposant d'un espace suffisant pour faire face à la demande de trafic et que les secteurs privé et public travaillent ensemble à la planification d'infrastructures qui permettent de tirer parti des avantages des véhicules automatisés. Annelie Nylander, Stratégiste en chef des affaires internationales de l'Administration suédoise des transports, et Miguel Caso Florez, Directeur technique de PIARC, ont présenté les résultats du Projet spécial « Systèmes de routes électriques (SRE) : une solution pour l'avenir ? ». Le rapport, très exhaustif, a révélé que les autobus et les poids lourds sont plus susceptibles d'être les premiers à adopter les SRE, tandis que les propriétaires de voitures de tourisme privées sont plus susceptibles de recharger à leur domicile. Il a également souligné l'importance du soutien du gouvernement pour diffuser l'utilisation des SRE qui en échange aidera à atteindre les objectifs climatiques.
Au cours de la deuxième séance, la question était de savoir si nos réseaux routiers sont prêts vis-à-vis de la mobilité connectée et autonome. Des experts (PTV Group, TransAID, CoExist, MAP Traffic Management) ont montré que les véhicules autonomes connectés augmenteront la capacité des routes en raison de leur capacité à conduire plus près les uns des autres. Les gouvernements et les autorités des transports devraient envisager des voies séparées pour les véhicules autonomes afin d'améliorer l'efficacité et la sécurité. Puis, Martin Lamb, Directeur de Maple Consulting Ltd et chargé de superviser l’étude de PIARC sur la construction de routes énergétiques durables, a déclaré que « produire de l’énergie solaire et éolienne est la solution la mieux adaptée pour la construction de « Routes à énergie positive » et que cela contribuera à la décarbonisation du transport routier ».
Des ateliers interactifs
Les participants de ce XXVIe Congrès mondial de la Route ont également pu participer à 13 ateliers qui couvraient des sujets nouveaux, non débattus lors des séances principales mais qu’il est nécessaire d’étudier afin de faire avancer les technologies routières. Des tables rondes ont eu lieu sur des thématiques variées telles que le changement climatique, l’indice de l’accessibilité rurale (IAR), la gestion du patrimoine routier, le BIM et bien d’autres. Des présentations ont également eu lieu sur l’usage de HDM-4 et son amélioration, et sur le manuel de sécurité routière en ligne de PIARC.