Éditorial - Infolettre Mai 2021
Patrick Malléjacq
Secrétaire général
La crise Covid-19 et ses impacts sur le secteur routier ont été analysés en profondeur par l'équipe d'intervention dédiée de PIARC, qui a pu publier un excellent rapport approfondi. Ce rapport souligne que les routes constituent un élément majeur du système de transport et un service essentiel. C'est pourquoi les routes doivent jouer un rôle dans la transition vers la mobilité durable.
L'innovation sera essentielle. Par exemple, une meilleure gestion du trafic peut atténuer la congestion, ce qui peut réduire les émissions de GES. Les données peuvent aider les utilisateurs à prendre les bonnes décisions en matière de transport et de mode de transport, ou indiquer aux chauffeurs routiers où se trouvent les douches, tandis que la réalité virtuelle permet aux experts d'accéder à distance aux sites de travail, etc. Plusieurs comités de PIARC identifient les meilleures pratiques sur ces sujets. Cependant, la numérisation n'est pas une solution miracle, car l'infrastructure physique reste vitale. La plupart des services innovants - voitures électriques, mobilité partagée, deux-roues motorisés... - ont besoin de routes bien entretenues pour fonctionner, et le fret dépend également des routes et des rues. N'oublions pas non plus que les défaillances imprévues des infrastructures se produisent, dans les pays à revenu élevé aussi, comme le présente un rapport de PIARC de 2018, et peuvent perturber le trafic pendant 12 mois ou parfois plus. Comment pouvons-nous éviter que cela ne se produise ?
Comme présenté dans un récent rapport du Forum international du Transport (FIT), c'est le moment d'investir dans des projets d'infrastructure et de maintenance. En fait, la crise actuelle a fait prendre conscience à de nombreuses personnes de nos vulnérabilités, y compris de celles des systèmes de transport. La résilience et l'adaptation au changement climatique sont désormais reconnues par tous comme des priorités vitales majeures, et à PIARC, nous les avons identifiées comme des questions transversales. L'urgence est réelle et si nous n'agissons pas, nous courons un risque réel de voir le système de transport dans son ensemble perdre progressivement de son efficacité et s'effondrer.
Les gouvernements et les parties prenantes ont pour mission d'instaurer la confiance, de répartir judicieusement les investissements, d'utiliser des modèles et des prévisions de transport adéquats et de développer une approche centrée sur le client. En particulier, le secteur routier doit s'efforcer de s'adresser à tous les usagers des transports - femmes et hommes, usagers handicapés, etc. Pour citer le FIT : "L'action climatique ne doit pas aggraver la situation des personnes vulnérables, mais viser à renforcer l'équité sociale". C'est une direction dans laquelle PIARC est heureuse de s'engager.